Interrogatoire entre opposé

ft Erika NIEBIESKI

Les brigades spéciales… Ils n’avaient rien de “spécial” pour Eris. C’était de futurs génies qui avaient troqué leur talent au combat contre une vie à l’abri et paresseuse. Il était clair qu’elle ne pourrait jamais les comprendre et inversement. Elle avait remarqué la rivalité entre eux et le bataillon d’exploration depuis toujours et, avec les événements actuels, ce n’était pas prêt de s’arrêter. Elle ne nierait jamais qu’il en était de même pour elle. La femme ne pouvait pas les voir en peinture surtout depuis qu’ils avaient failli à leur but qui était pourtant beaucoup plus simple que de tuer des Titans : Protéger le roi et la population. À présent, c’était ces enfants qui menaient l’enquête interne auprès des Ailes de la Liberté. Beaucoup était déjà passé et se fut finalement son tour.

Elle avait toujours beaucoup de paperasse à remplir et cela l’agaçait au plus haut point de les remettre à plus tard pour aller divertir les clowns à la capitale. De plus, elle cherchait un moyen pour pouvoir prouver l’innocence de leur commandant dans l’assassinat récent. Elle avait donc pris la route avec son cheval quelques jours plus tôt pour pouvoir rejoindre le QG de leurs némésis favoris. Rien que de penser à ce qui allait suivre lui donnait un début de mal de crâne. Elle espérait que le tout serait vite expédié pour qu’elle puisse retourner auprès des siens. Bon, petit point positif, la Blackwood pourrait faire une demande pour pouvoir voir Erwin Smith et s’assurer qu’il était bien traité malgré sa condition de prisonnier même s'il y avait peu de chance que la requête soit acceptée. Elle pourrait toujours essayer autrement si les voies légales voulaient faire leur forte tête.

Relevant la tête, elle avait fini par arriver devant le nid de ces harpies arrogantes. Elle avait laissé au préalable Victoire, sa jument, aux mains de personnes compétentes pour s’en occuper le temps de son entretien. Elle ne voyait même pas cela comme un interrogatoire mais comme une perte de temps pour tous bien que pour les licornes, ils devaient sûrement avoir du temps à perdre. Elle avait retenu un soupir d’exaspération devant l’entrée avant de finalement faire le premier pas. Eris avait sans aucun doute revêtu l'entièreté de sa tenue de membre du bataillon d’exploration. Elle était fière d’y appartenir depuis 11 ans maintenant et elle allait le mettre en évidence aux yeux de tous ces truands.

Sa démarche était sérieuse et sereine, ses traits ne laissant passer qu’une froideur désintéressée. Elle baladait à peine son regard sur le décor qui l’entourait ne gardant en tête que l’essentiel. Elle avait juste besoin de percevoir les sorties de secours qui pourraient lui être utiles en cas de problème et le placement des personnes sur place pour garder un œil sur leur mouvement. Même s’ils étaient tous humains, elle se savait en territoire ennemi et elle restait donc sur ses gardes et prudente. Après tout, rien ne garantissait que le tueur de Dork ne soit pas un compatriote à lui et ils étaient ceux qui avaient le plus à gagner de voir son groupe être immobilisé et sous leur surveillance.

Elle sentait les regards peu accueillants et non chaleureux sur sa personne mais elle n’en tint pas rigueur. La caporale avait l’habitude et elle n’allait certainement pas leur donner la satisfaction d’une réponse de sa part. Elle était bien au-dessus d’eux à ce niveau-là. Elle gardait simplement son aura aussi peu sympathique que possible autour d’elle. Eris écouta la personne à l'accueil qui l’amena à la salle dans laquelle la discussion allait avoir lieu, la prévenant que la personne qui s’occuperait d’elle n’allait pas tarder. Elle hocha brièvement la tête avant de prendre place sur la chaise qui se trouvait sur la droite. Elle s’installa avec soin, s’assurant que son équipement ne souffrait d’aucun souci et qu’il ne la générait pas. Elle avait laissé au bon soin de son guide précédent celui tridimensionnel qu'elle récupérera en partant. Elle allongea légèrement ses jambes devant elle, ses mains posées à plat sur la table et décontractées. Elle laissa son regard vagabonder rapidement sur l’ensemble avant de le concentrer sur la porte. Il ne fallut pas attendre bien longtemps avant qu’une jeune femme ne l’ouvre, la confrontant ainsi directement aux orbes métalliques et perçantes de la caporale, aucune émotion visible dans ceux-ci.