Wilhermine est une superbe jeune femme, c'est un fait indéniable. D'une beauté conventionnelle mais pas pour le moins appréciable et admirable. Une longue chevelure soyeuse d'un blond doré qui cascade dans son dos. Deux grands yeux bleus étincelants de vie et d'intelligence.  Une peau blanche lisse et sans défaut, lumineuse et avec des joues roses pleines de santé et de vitalité. Des traits fins et harmonieux peints sur cette toile.

La jeune femme est magnifique, c'est un fait. Elle a eu la chance d'hériter d'une beauté remarquable dont elle a décidé de faire une de ces armes. Et une arme, on l'entretient.
Elle ne cache pas son penchant pour la coquetterie, bien au contraire elle l'embrasse et le revendique. Même dans ses tenues les plus simples elle porte toujours un grand intérêt à la coupe, aux tissus ainsi que les accessoires qui les accompagnent. Toujours élégante, le soin apporté par la jeune femme à sa garde robe est indéniable. Vous ne verrez jamais Wilhermine qui ne soit pas à son avantage dans une tenue qu'elle a choisi pour elle.

Si elle n'est pas qui sont généreusement dotées en matière de courbes et de formes, cela ne l'empêche pas de mettre en avant les autres aspects plaisants de sa silhouette. Elle est de ces personnes dont l'apparence affiche une délicatesse et une fragilité omniprésente. Comme si le moindre coup de vent, ou le premier choc suffirait à la voir s'effondrer et se briser en mille morceaux. Les apparences sont trompeuses.

Wilhermine est une main de fer dans un gant de velours.
Sous son apparence fragile et ses airs délicats se cache une volonté d'acier. Wilhermine Iselfride Weber n'est pas une petite chose fragile. Mais, une jeune femme déterminée, ambitieuse et opportuniste. Une jeune femme pleine de fierté et de volonté de vaincre.

Il ne faut pas se fier à ses allures extrêmement féminines et avenantes, à son sourire doux et son amour des belles toilettes. Wilhermine Weber est une personne qui considère que la fin justifie les moyens, et qui n'hésitera pas à vous écraser si vous vous mettez en travers de sa route.  

La jeune Weber souhaite étendre un maximum l'influence de sa famille dans les années à venir. Convaincue que l'ère du temps est au changement, et que le vent de ce dernier ne va pas tarder à se lever elle veut en profiter au maximum. Et pour elle cela passe par le reconquête du Mur Maria, puis de territoires au delà de l'ancienne enceinte. Wilhermine est donc pro-exploration.

Elle souhaite voir le monde changer et compte bien être un engrenage de ce processus. La jeune femme est en perpétuelle recherches de nouveaux talents et de nouvelles opportunités, et elle est prête à aller les cherche là où d'autres ne penseraient pas. Wilhermine souhaite tirer un maximum de chaque situation et faire en sorte de se retrouver dans la meilleure position possible.

Elle n'en reste pas moins une humaine capable d'amour et d'affection. Wilhermine protège les siens et n'est ni cruelle, ni sanguinaire. Si le sang et les larmes peuvent être épargnés, elle choisira l'option menant à cette résolution.
Dévoué à ses amitiés et amours, elle est capable de se plier en quatre pour aider et satisfaire ceux auxquels elle tient.

Elle était née au début de l'automne, dans la demeure familiale au sein de l'enceinte du mur Sina. Fille unique de Geralt et Charlotte Weber, un adorable poupon blond. Charlotte ne survécut cependant pas bien longtemps à la naissance de sa fille. Quelques jours plus tard, elle mourut des complications de son accouchement.
Geralt se retrouva donc seul avec son enfant. Jamais il n'en avait tenu rigueur à Wilhermine, elle se retrouvait après tout privée d'une mère, comme lui était privé de son épouse. Geralt été rapidement devenu un père présent et aimant, s'investissant dans la vie de sa fille dès son plus jeune âge. Elle avait été choyée et dorlotée, elle était la petite princesse de la maison. Et très vite elle avait refusé de quitter les pattes de son père, là où il était, fillette s'y trouvait sûrement aussi.

Les Weber faisaient partie de la grande bourgeoisie, la famille avait fait fortune quelques générations plus tôt dans l'industrie du textile. Et ensuite, tout naturellement elle avait étendu ses domaines d'activités. Grâce à des investissements bien pensés, ainsi qu'une gestion maîtrisée de ses finances, elle avait amassé au fil des années une des plus grandes fortunes du pays. Le passé de sa famille, Geralt en tirait une grande fierté et rappelait toujours à ses enfants qu'ils avaient le devoir d'en tirer eux aussi de la fierté. Les nobles ne seraient pas d'accord avec ça, mais peu importe, si eux n'avaient ni le sang bleu, ni de particule, ils avaient des coffres pleins. Et ce n'était pas toute la noblesse qui pouvait se vanter de cela, ni d'avoir une fortune comparable à celle des Weber. Wilhermine avait bu les paroles de son père, et les avaient gravé dans sa mémoire, comme chacun de ses enseignements.

Son premier souvenir, elle le plaçait dans le bureau de son père. Elle était assise sur l'épais tapis qui recouvrait le sol, entre l'angle d'une bibliothèque de bois sombre et la grande fenêtre donnant sur le petit jardin intérieur de la demeure Weber. De là, elle avait une vue royale sur son père, attablé derrière son bureau, les visiteurs qui venaient s'installer dans les chaises placées devant. Elle était assise dans son petit coin, les jupes de sa robe étalées autour d'elle dans une mer de soie pastel, sa poupée dans les bras. Il y avait des livres d'images, une boîte de pastels et de crayons de couleurs aussi. Une servante les lui avait apportés à la demande de Père, pour qu'elle ne s'ennuie pas et se tienne tranquille. Mais l'enfant n'en avait que faire, et ne leur accordait même pas un regard. Toute son attention était fixée sur son père et les hommes qui lui faisaient face. Elle ne perdait pas un mot de leur échange, elle restait bien tranquillement là, silencieuse et attentive. Ce n'était qu'une fois les invités partis qu'elle avait posé des questions à son père.
A partir de ce jour-là, elle avait assisté de manière régulière aux entretiens professionnels de son père, toujours en suivant le même déroulé des évènements. Elle écoutait silencieusement ce qui se passait, puis une fois cela terminé, elle allait poser ses questions à son père.

Geralt appréciait grandement l'intérêt de sa fille dans les affaires. Et il l'encouragea dans cette voie, se mettant à la former pour que le jour venu elle prenne sa suite.
Wilhermine ne s'en plaignit jamais, elle avait un intérêt naturel pour cela. Et puis, cela lui donnait toutes les occasions qu'elle désirait pour passer du temps avec son père.
Sous sa tutelle elle apprit toutes les ficelles du métier, et sous celle de tuteurs professionnels tout ce qu'il fallait pour une dame de bonne famille. Mathématique, musique, finance, danse, politique, conversation, Histoire, Geralt tenait absolument à ce que sa fille reçoive l'éducation la plus solide et vaste possible. Il fallait qu'elle ne manque de rien. Et Wilhermine s'attellait à être excellente, autant pour son père que pour elle.

Elle entendait souvent que l'on déplorait pour son père qu'il n'ait pas un fils pour reprendre les affaires. Rien qu'une fille, magnifique et superbe, certes, mais pas d'héritier mâle capable de reprendre les affaires. On soupirait que le nom de Weber allait certainement disparaître si Geralt ne se décidait pas à se remarier et à avoir d'autres enfants.
En dehors de son foyer, des yeux de son père, elle avait moins de valeur qu'un fils potentiel. Elle n'était pas envisagée sérieusement comme l'héritière de Geralt Weber. Tout au plus une marchandise potentielle et relativement encombrante. Une belle pouliche à récupérer le moment venu. Un joli prix à récupérer pour toucher le gros lot.
Intérieurement Wilhermine bouillonnait de ne pas être vue à sa juste valeur, tout ça parce qu'elle était née femme dans un monde d'hommes.
Elle rageait contre le regard méprisant et condescendant des nobles sur elle, lui faisant bien comprendre que même si leurs cercles se rejoignaient, elle vaudrait toujours moins qu'eux. Parce qu'elle n'avait pas le sang, la lignée qu'il fallait.

Très rapidement elle décida de faire de sa féminité une force. On ne la tiendrait pas en chaîne de cette manière, elle s'en jouerait et en ferait ses armes. On la voulait douce fleur ? Très bien. Elle serait le lys, la rose, le jasmin et le lilas. Elle serait l'aconite, le muguet, la belladone et le digitale.
Elle serait belle, souriante. Elle serait belle mais mortelle. Elle serait la fleur, mais aussi le poison et le serpent.
Et si les autres ne se méfiaient pas d'elle, s'il la sous-estimait, et bien ce serait à leurs risques et périls.

Le Mur Maria tomba, les Weber ne furent pas épargnés par les conséquences de cette catastrophe. Moins que beaucoup d'autres, même au sein du Mur Sina, certes. Mais touchés aussi. Il avait fallu du temps et beaucoup d'efforts pour stabiliser les choses. Geralt qui n'était plus tout jeune, senti le coup passer et ne s'en remit jamais vraiment. Si son esprit restait aussi affuté et lucide qu'il l'avait toujours été, sa santé se fit plus fragile. Il n'y avait rien à faire contre cela.

Les années passaient, et Wilhermine évoluait dans la bonne société avec grâce et assurance. Elle était la fierté de son père, sa fleur et son héritière.
Elle était une des fleurs les plus en vue des salons mondains de Sina. La belle Weber, toujours élégante, souriante et douce. Avec bien souvent des traits d'esprits bien sentis. Wilhermine évoluait avec aisance dans ce milieu, mais elle ne s'y limitait pas. Elle avait la conviction que penser en dehors des cases, défier les attentes était une nécessité absolue. Elle ne le montrait pas, bien entendu, pour le moment la discrétion était capitale. Il lui fallait cacher son jeu, ne dévoilait que ce qu'elle désirait. Préparer ses positions pour avoir l'avantage le moment venu.

Geralt mourut durant l'année 850, ce ne fut une surprise pour personne. Et maintenant c'est Wilhermine qui est à la tête de sa famille. Et la jeune femme est bien décidée à faire valoir ses ambitions.

Le monde semble être sur le point de basculer, les événements d'importances s'enchaînent et bousculent ce qui avait été établi durant si longtemps. Pour la jeune femme le changement est de plus en plus nécessaire, tous les signes sont là. La politique nationale actuelle, cet immobilisme et ce conservatisme fanatique, ne lui convient absolument pas et l'exaspère profondément. Cette lutte désespérée contre un courant bien trop fort au détriment du bon sens… L'immobilisme ne va se révéler que plus coûteux que l'action, et certainement plus tôt que l'on pourrait le croire. L'arrêt des des missions d'exploration lui semble être une énorme bêtise. Et le peu de soutien que reçoit le bataillon lui paraît totalement absurde.

L'instabilité de la situation est à double tranchant, après tout ce genre de situation peut tout aussi bien profiter à une ascension qu'à une chute. Wilhermine a conscience qu'elle va devoir décider de ses prochaines actions avec un soin tout particulier. Bien sûr, la prise de risques est inévitable, pas de gains sans ça, mais elle tient à garder sa tête sur ses épaules. Littéralement. Mais l'inaction et l'attentisme n'est pas une option, et ne le sera jamais.

Wilhermine est peut-être contrainte à la prudence, et à rester encore assez discrète, mais elle compte bien s'impliquer dans ce jeu de pouvoir. Et essayer d'y prendre l'avantage. Des alliances vont être nécessaires, tout comme le fait de sécuriser sa position et commencer à placer ses pièces sur la table.