Rashieka avait reçu une invitation des plus incongrues mais tout à fait bienvenue dans les circonstances de sa vie actuelle. Elle pouvait s'échapper des griffes de sa famille quelques heures, elle ne crachait pas sur l'occasion. Oh bien sûr, il avait quand même fallu ruser : se pomponner, mettre une de ces robes à jupons qui gonflaient leur corolle. Cette fois elle était d'un beau bordeaux, avec un ruban marronné qui enserrait sa taille. Le décolleté était classique, les manches longues. Elle n'allait pas s'enquiquiner à se rajouter des désavantages pour la tâche qu'elle s'apprêtait à faire : organiser une fête conviviale pour la fin de l'année. Déjà qu'une robe n'allait pas l'aider... Alors si en plus elle devait se coltiner une décolleté plongeant et des talons, non merci.

Rash avait pris soin d'attacher ses cheveux en un gros chignon un peu décoiffé, pour ne pas être gênée par son épaisse crinière de feu. Elle arriva au point de rendez-vous avec un panier rempli de pommes de pin, de cannelle, de branches de sapin et autres petites décorations naturelles. Il n'y avait pour l'instant personne.
L'endroit était une assez grande cours, où l'on pouvait s'abriter sous des appentis d'une vieille grande bâtie en L. Le tout était charmant, avec des grandes colonnes et des arcades de pierres finement travaillées.

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Rashieka promenait son regard émeraude autour d'elle, sur la vieille bâtisse somme toute charmante. Le lieu n'avait pas été choisi au hasard et il s'agissait d'un lieu tout à fait ravissant pour une fête célébrant la fin de l'année. La rousse fut tirée de son observation par l'arrivée d'une autre jeune femme, brune et d'une taille aussi petite que la sienne. Une parfaite inconnue, avec qui elle avait déjà un point commun.

Elle la salua d'un signe de tête puis s'approcha en lui tendant la main, un sourire étirant son visage fin.

« Rashieka Bartels, enchantée. » se présenta t-elle chaleureusement.

Elle allait rajouter un "Vous venez pour la fête ?", mais se retint car après réflexion c'était une question très stupide. Bien sûr qu'elle venait pour la fête. Qui viendrait dans un endroit aussi vide sinon ? Rashieka se contenta de maintenir son sourire, mal à l'aise d'elle-même. Elle perdait la tête, parfois. Souvent.

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Personnages concernés : Arndt
Action(s) effectuée(s) : Salue les soldats et propose son aide
Autre :

La brune n'eut pas vraiment le temps de lui répondre, ou du moins quand elle le fit, sa voix fut couverte par d'autres et du bruit. Trois soldats venaient de sortir d'un des bâtiments en tenant une vieille table en bois tout à fait charmante ma foi. L'un grand brun, l'une brunette aussi et le dernier plus petit. A leur écusson, il n'y avait aucun doute : les trois faisaient partie du bataillon d'exploration. Rashieka eut une pensée pour tous ses enfants morts avec leur partenaire sous les coups des titans. Elle faisait de son mieux pour dresser ses chevaux et les préparer à la vie extérieure, mais il ne fallait pas se leurrer... Il y avait autant de victimes humaines qu'équines.

La rousse s'approcha, son panier toujours à la main, un large sourire étirant ses lèvres rosées.

« Bonjour. » salua t-elle simplement. « Vous avez besoin d'aide ? »

Elle ne payait pas de mine dans sa robe, parfaite petite noble sortie de son manoir. Pourtant, sous les dentelles et les volutes de tissus, se cachait une femme de cheval, qui connaissait le dur labeur et n'en avait pas peur. Au contraire, elle ne demandait que cela. Elle regrettait de ne pas avoir pu mettre  de chausses et de devoir se coltiner cette foutue robe.

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Rashieka n'avait pas vu le temps passer, à aider les soldats à décorer la cour et mettre en place les victuailles. On aurait dit qu'il n'y avait pas de crise, pas de traîtrise, pas eu de bain de sang. On ne parlait ni des titans ni des rebelles. Partout autour d'elle il n'y avait que des sourires et des rires. Le cœur réchauffé par l'ambiance, la rousse se glissa dans la foule. Quelque part, son regard glissa sur une silhouette presque aussi petite qu'elle, dans les bras d'un grand soldat, tous deux des bataillons et tous deux enlacés.

Elle se détourna d'eux, une pensée heureuse et bienveillante flottant à leur égard. Rashieka errait parmi les gens, sans savoir quoi faire au final. Elle était là, libre et à la fois prisonnière. La neige se mit à tomber, elle s'arrêta et leva son regard émeraude sur le ciel blanc.

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Rashieka finit de siroter son thé chaud trouvé abandonné sur une table. Tout le monde autour d'elle s'amusait, discutait bruyamment. Mais elle était seule, au milieu de la foule. Petit à petit et sans vraiment s'en rendre compte, la masse l'avait poussée à l'extérieur de la fête. Vers un coin du banquet, elle les observait, nostalgique. Où était passé la flamme qui l'avait aussi animée de cette manière ?

Soufflée par la lame traître que son cousin lui avait enfoncé entre les omoplates.
La rousse posa la tasse sur la table en bois et se dirigea vers la sortie. Elle ne se sentait pas à sa place ici, comme plus nul part ailleurs.