SNK REBIRTH est un forum basé sur le manga Shingeki No Kyojin. L'intrigue se détache de l'oeuvre originale à partir de l'expédition contre le Titan Féminin. 10 lignes minimum - Rp violent toléré.

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Erwin Smith est accusé du meurtre de Naile Dork, fait sinistre effectué lors de l'investiture du roi. Destitué de son grade et de son poste de commandement, le meneur du corps d'expédition se retrouve derrière les barreaux en attendant son jugement. En plus d'être assignés au sein des murs, le bataillon d'exploration se retrouve maintenant sans commandant (tout comme les brigades) et la risée de l'armée. Une enquête interne est en cours et chaque soldat doit passer sous le peigne fin de la justice afin de prouver son innocence.
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Devoir familial [Rashieka]
Katerina Volkov
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Sam 11 Jan - 22:53
Devoir familial


Katerina darda un regard noir au miroir, ignorant superbement la domestique qui s’affairait à apporter les derniers ajustements à sa coiffure. Cela faisait des heures, avait-elle l’impression, qu’elle se faisait torturer ainsi.  Un vrai bain, passe encore, cela faisait toujours plaisir.Elle n’avait rien contre le confort sommaire des douches du QG, mais un vrai bain, ça, c’était un vrai luxe agréable. Mais supporter de porter une robe, de se faire poudrer et maquiller  pour lui faire obtenir un teint de porcelaine et cacher autant que possible ses cicatrices de bataille..supporter de se faire démêler (ou tirer) les cheveux, et ronger son frein pendant que la domestique, suivant les consignes de la Sorcière, les lui tressait avant de rassembler le tout en un chignon..ça, ça n’était pas exactement ce qu’elle préférait.  Clairement pas.

Mais il le fallait pourtant. Elle avait reçu une lettre quelques jours auparavant. Elle était conviée à une réception à Mithras. Et pas n’importe laquelle. Alexander Schuyler, le fils de sa tante, allait prochainement se marier. Par conséquent, il était de bon ton, martelait sa belle-mère dans sa lettre, qu’elle daigne venir à la réception où l’on présenterait la future mariée. Elle avait failli ignorer cette lettre, parce que pourquoi irait-elle s’ennuyer à aller jusqu’au Mur Sina pour autre choses que des missions ? Et puis elle avait reçu la même invitation, de Grand-Père, en encore moins poli et plus pressant. Puisque tu t’es déjà mise dans une situation impossible en étant membre du Bataillon,avait-il osé écrire, coopère un peu ! Mais il lui avait fait miroiter l’opportunité de voir Père..et ses demi-frères.. et ça, ça avait réveillé quelque chose en elle, qui l’avait fait s’incliner. Et c’était comme ça qu’elle se retrouvait devant le miroir de sa chambre. Le résultat final était moins pire que ce qu’elle craignait, devait-elle s’avouer. Le bleu  était une couleur qui lui allait bien, la robe n’était pas trop révélatrice (mieux valait ne pas prendre le risque de montrer un de ses trophées de bataille contre les Titans après tout), et son maquillage restait encore léger, surtout comparé à ce qu’elle avait déjà pu voir chez d’autres. Elle se serait même trouvée plutôt mignonne, en fait. Mais ce n’était pas elle. Pas complètement. C’était Katerina Volkov qu’elle avait en face d’elle. Pas Kate. Elle se demandait, vaguement, comment réagiraient ses collègues du Bataillon en la voyant ainsi. Comment Arndt réagirait.

Quand même, quelle ironie. Elle avait tout fait pour échapper au Mur Sina et sa famille, et elle se retrouvait là de son plein gré (plus ou moins), le nez de nouveau plongé dans les machinations et autres alliances entre familles, même si ce n’était qu’en tant que simple spectatrice.  A quand son tour d’avoir un destin brisé et piétiné pour un peu de gloire supplémentaire pour sa famille, hein ? L’idée lui faisait serrer ses poings, alors qu’elle était assise dans le fiacre la conduisant à la résidence des Bartels. Il n’y aurait guère qu’un soldat pour accepter que sa femme ait offert aussi son cœur à l’humanité - parce que les marques de son entraînement étaient visibles. Et encore. Mais cela l’amenait vers des pensées qu’elle ne voulait pas avoir.

“Katerina, souris. Il est hors de question que tu arbores cette expression boudeuse toute la soirée. Ou que tu provoques le moindre esclandre. ”

La rousse se contenta de lever les yeux vers sa chère belle-mère. Oh, celle-là. Elle aurait tout donné pour la mettre dehors. Et pas seulement parce qu’elle l’obligeait à venir à cette fichue réception. Est-ce que sa présence était réellement nécessaire ? Elle ne savait pas, elle en doutait même. Quand bien même le futur marié était son cousin, qui avait toujours été cordial avec elle. Tout ceci sonnait trop comme une manière -tardive- de la présenter au beau monde de Mitras...alors qu’elle n’était pas l’attraction principale de la soirée.  

La joie.

Peu habituée à porter autre choses que ses bottes ou des chaussures plates, elle se sentait un peu maladroite sur ses escarpins.  Néanmoins elle retint un sifflement admiratif à la vue de la résidence. Pas mal du tout, devait-elle admettre.  Quand bien même ce n’était qu’une manière d’épater la galerie. Tout était représentation ici. Sauf elle, juste là..Pour faire acte de présence. Elle n’arrivait pas à croire qu’elle s’était laissée embarquer dans cette galère.

Et pourtant elle y était. Mariana avait bien réussi son coup  ; elles étaient arrivées suffisamment tôt pour pouvoir manoeuvrer parmi les groupes déjà présents sans avoir à lutter pour pouvoir se déplacer.Cependant, elle avait l’impression, fausse sans doute, que tout le monde la regardait. Parce qu’elle n’était pas spécialement à l’aise. Parce qu’elle avait beau être attifée en jeune fille de bonne famille, ce n’était pas pour autant qu’elle arrivait à jouer son rôle ; comparée à ces autres jeunes filles qu’elle voyait, délicates comme des cygnes, Katerina se sentait aussi discrète qu’un cheval dans un magasin de porcelaine. Et bien tant pis, grogna-t-elle. Elle n’avait jamais demandé à venir.

La soirée s’annonçait longue, cependant.
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Rashieka B. Bartels
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Mar 25 Fév - 18:56
Tiens-toi droite, souris, ne parle pas autant, garde ton ironie, tu es plus jolie quand tu te tais et que tu souris, sers ce corset, ne mange pas ça tu vas grossir, ne cours pas, ne marche pas si vite, ne regarde pas le sol, ne regarde pas le ciel, lève la tête, baisse les yeux, baisse la tête, qu’attends-tu pour répondre, n’aies pas l’air si triste, tais-toi encore, souris toujours, tiens droite plus droite, ne réponds pas, mais réponds. Sois lisse, faite de porcelaine blanche et uniforme, sans aucune écaille ni teinture bavante. Souris et tais-toi, simplement. Après tout, c’est tout ce qu’on te demande, non ?
Si c’était si simple.

Rashieka retint une grimace de douleur, alors que la bonne femme tirait ses cheveux en un chignon propre et soigné, d’où aucune mèche rousse ne dépassait. Elles aussi avaient accepté leur sort. Cela faisait quelques semaines qu’on l’avait rapatriée au bercail… Elle gardait encore la trace, rouge et douloureuse, de l’arrachement à ses écuries, son cocon qu’elle pensait naïvement imprenable. Charlie. Elle n’aurait jamais pensé un jour qu’il lui tournerait le dos de la sorte et la poignarderait aussi fort. Un Kleiss qui décide de l’avenir de la fille Bartels.
Rien d’étonnant compte-tenu de l’état de santé de son paternel. L’homme avait bien vieilli, devenait sénile. Charlie avait sauté sur l’occasion d’asseoir le pouvoir de sa famille sur celle de la lady. Prenant ainsi possession de sa dote. Elle ne l’avait jamais imaginé ainsi, avide d’argent, avide de domination. Son Charlie, si gentil. Son Blue, si doux.
Il faisait se retourner l’oncle Kleiss dans sa tombe. Elle n’avait même pas pu entrer en contact avec Milo, son courrier était filtré, surveillé, trié avec attention. Elle ne recevait que les lettres dégoutantes de félicitations pour ses fiançailles. Ce mariage lui donnait la nausée.
Au fond d’elle-même, elle se savait prise au piège et si elle tentait ne serait-ce que de se rebeller ou de s’enfuir, la sentence serait encore plus rude que la balafre qu’elle avait reçu de son père le jour où elle avait pris son indépendance. Pourquoi ne l’avait-il donc pas déshérité ? Aujourd’hui, elle connaissait la réponse. Elle était une jeune femme pleine de vie et en bonne santé : elle n’avait rien perdu de sa valeur marchande.

Jour particulier, où l’on tenait absolument à ce qu’elle soit parfaite, du bout des orteils jusqu’à la pointe de ses cheveux rouges. Elle reprit un semblant de vie lorsque l’habilleuse serra d’un coup sec son corset, lui dérobant son souffle. Rashieka ferma les yeux, pria pour ne pas être là. Quand elle rouvrit les yeux, elle était toujours présente, et sa tante Eva avait planté ses yeux dans les siens. Elle lui hurla dessus quelque chose qui traversa ses deux oreilles sans s’attarder dans son esprit. Rashieka ne réfléchissait plus vraiment à ce qu’on lui disait, ni à ce qu’on lui faisait faire. Après tout, c’était cela qu’ils désiraient tous : une parfaite petite poupée de porcelaine, prête à accueillir la semence de son fiancée viril et fort. Quel désastre.
Lorsqu’elle osa se regarder dans le miroir, son reflet la dégouta au plus profond d’elle-même. Elle arborait une robe d’une rouge aussi flamboyant que sa chevelure relevée en un chignon travaillé. De la dentelle jusqu’à ses pieds montés sur des talons, un ruban volumineux saillant son tour de taille, un corset dévoilant juste ce qu’il fallait de sa poitrine volumineuse. On avait tenté, par de la poudre blanche, de camoufler sa balafre et d’attirer le regard ailleurs en appliquant un rosé discret sur ses lèvres et un trait de noir au-dessus de ses cils. Ce n’était pourtant pas ce jour qu’elle rencontrait son fiancé, mais ça en avait tout l’air. Cette famille devait vraiment être importante aux yeux de Charlie, pour qu’il veuille autant les impressionner.

Marchant d’un pas lent dans le couloir, accrochée au bras de sa tante, elle pouvait entendre la foule réunie discuter dans le petit salon de la demeure des Bartels. Eva s’arrêta et l’obligea à faire de même, elle la fit pivoter vers elle et eut le premier geste tendre depuis que Rashieka était ici. Sa main délicate se posa sur sa joue. Elle ne sut dire si elle lut de la pitié ou de la compassion dans les yeux de sa tante, dans tous les cas cela lui déplut fortement. Mais aucunement le temps de s’attarder dessus, elle devait faire son entrée dans la famille Volkov. On allait présenter le morceau de viande le plus exquis que les Bartels avaient à offrir : rien n’était laissé au hasard.

Rashieka suivit le mouvement, un creux dans le ventre. Elle frémit quelque peu lorsque la porte du salon s’ouvrit sur elle et sa tante. Son regard, rempli d’une froide résignation, était fixé loin devant elle. Eva reprit sa marche, elle fit de même. Elle n’était plus la lady Bartels, elle était simplement l’objet de tous les désirs, de toutes les attentions, de toutes les envies. Charlie tirait les ficelles avec une froideur sans nom, et la même détermination qui l’avait animée alors bien des années auparavant.
Il était là, impunément, au bout de la salle, bien en face d’elle. Pure provocation, joute habile qui la toucha en plein cœur. Elle sentait le bouillon de la rage battre ses tempes sans pouvoir l’exprimer, ni même exprimer aucune de ses émotions. Elle perdrait la face, si elle lui montrait la moindre faiblesse. Un sourire sans intention étirait ses lèvres alors qu’elle s’avançait vers son Blue, son frère, feu son amour. Un frisson lui trancha l’échine jusqu’à la pointe de son coccyx, lorsqu’il posa sur elle une main ferme à la taille, la tournant vers la foule. « Tu es à moi » lui disait-il alors, silencieusement. Pour elle, il n’avait aucun regard. Pour le reste, il était tout pavanant, comme un jeune coq à qui l’on offrait la basse-cour. Elle avait envie de mourir. Elle ferma les yeux, lorsqu’il déclara sa sentence.

« Mesdames, messieurs. Merci à vous de vous être joints à nous. Soyez assurés que l’avenir des Volkov et des Schuyler sera prolifique et florissant- » sa main glissa sur son bas-ventre, sans aucune pudeur. Tu es à moi, répétait-il. « Rashieka Bamby Bartels, la fameuse lady de l’élevage Kleiss. » Ils applaudirent.

Jusqu’au bout, il lui prit tout. Ils croisèrent leur regard.
Lorsque Charlie lâcha son emprise sur elle pour aller discuter avec les mâles Volkov, elle crut vomir toutes ses tripes, porta sa main à sa bouche et se détourna vers le mur qu’un immense miroir ornait. Partout où elle posait les yeux, elle ne voyait que sa chute. Elle se serait enfuie sans demander son reste si Eva n’avait pas mordu son bras de ses ongles vernis pour la tirer vers sa future belle-famille. Rashieka ne suivait plus rien, elle se retrouva dans un groupe de femmes mûres, souriait poliment comme on le lui répétait si souvent, démunie et sans plus aucune arme. Sans plus aucune envie, ne serait-ce que de respirer si elle l’avait pu, dans ce corset.
Elle perdit ses yeux verts ailleurs, avant de les remonter le long d’une robe bleue au bout de laquelle se trouvait le visage d’une jeune femme. Elle avait quelque chose de familier. Elles s’étaient déjà croisées quelque part, mais où ? Rashieka ne dit rien, trop dépitée par son sort.

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Katerina Volkov
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Sam 4 Avr - 19:05
Devoir familial


Katerina bouillonnait. Engoncée dans son corset, perchée sur ces foutus talons, les cheveux attachés si serrés que ça lui faisait presque mal par moments, elle bouillonnait ; elle restait silencieuse la plupart du temps, faussement obéissante, alors que sa tension montait aussi sûrement que l’eau bouillait à cent degrés. Elle n’observait rien, parce que rien de ce qu’elle voyait n’était rien que ce qu’elle avait déjà vu un milliard de fois. Les faux compliments, les gestes faussement amicaux, ces foutus tenues inconfortables et pourtant de la dernière tendance : c’était un vrai cirque, un défilé de paons en tout genre.Une corvée qu’elle s’était imposée; une prison qu’elle avait elle-même refermée sur elle. Revenir ici, c’était retrouver toutes les raisons pour lesquelles elle détestait le Mur Sina ; pour lesquelles elle avait rejoint le Bataillon ; pour lesquelles elle avait tant aimé Immanuel, parce qu’il était l’opposé de ce qu’on trouvait dans le Mur Sina.Il avait été humble mais plein de confiance en lui ; jamais du genre à se vanter, et ses  compliments avaient toujours été sincères. Tu es tellement formidable,Katya. Elle pouvait presque entendre sa voix ; et c’était tellement plus agréable à entendre que les voix stridentes des matrones en face d’elle. Tu es tellement belle. Ca, c’était ce qu’il disait toujours quand il la serrait dans ses bras, caressant ses cheveux si doucement, avant de déposer un tendre baiser sur ses lèvres, la faisant rougir à chaque fois - parce qu’une part d’elle avait toujours du mal à le croire.

Son cœur se serra. Elle avait été tant aimée et respectée par Immanuel ; bien plus que par le reste de sa famille.Il l’avait aimé pour elle, même si elle avait du lui causer quelques cheveux blancs à cause de sa nature impulsive ; et elle l’avait aimé avec tout son cœur, férocement.  Elle..elle aurait tant aimé pouvoir le présenter à Père. Il l’aurait apprécié, Katerina le savait ; du moins, Père avait apprécié le portrait qu’elle lui en avait fait dans ses lettres. Elle aurait volontiers épousé Immanuel ; bien plus que n’importe lequel des guignols qu’on finirait peut-être, tôt ou tard, par lui coller. Et elle ne pouvait ressentir que de la compassion pour la future épouse d’Alexander. Parce que personne - personne- ne devait être forcé d’épouser qui que ce soit. Surtout qu’on ne parlait ici qu’une question d’influence, de pouvoir, de richesse. Que de choses en réalité peu importantes. Plutôt que l’argent et la gloire, donnez-moi la vérité. Oh qu’elle aurait voulu que les masques tombent, que cette mascarade cesse ; qu’un jour quelqu’un ait enfin le cran d’avoir à son voisin à quel point il le détestait.

Mais voilà que l’attraction du jour faisait son apparition. Rashieka Bartels. Éleveuse de chevaux, elle avait fourni un certain nombre de montures au bataillon ; ce qui faisait que Katerina la connaissait de vue, vaguement.. (Ce qui faisait qu’en fait, elle s’imposait de venir au mariage d’un cousin qu’elle ne connaissait qu’à peine et de sa fiancée qu’elle connaissait encore moins. Quelle blague.) Mais..Elle lui semblait aussi ravie qu’elle d’être ici. Et la façon dont l’homme qui l’accompagnait lui tenait la taille..C’était répugnant, et Katerina dut combattre une folle envie de lui coller un pain.  C’était possessif. Curieux aussi pour une femme désormais fiancée n’est-ce- pas ?  La jeune rousse fronça les sourcils ; grimaçant pour elle-même alors que l’homme la présentait -la jetait en pâture- à la foule.

Répugnant personnage. Et Katerina se sentait aussi répugnante d’être venue à cette présentation. Venir ici avait été une erreur ; elle aurait du s’abstenir, ne serait-ce que pour préserver Rashieka Bartels, et tant pis pour les ragots que cela aurait pu engendrer - quoique, est-ce que sa présence ne risquait pas d’en provoquer ? Si. Quoiqu’elle fasse, elle était coincée. Moins que Rashieka ceci dit, qui maintenant se faisait accompagner, traîner, vers le groupe que Mariana et elle avaient rejointes.

Elle aurait voulu s’enfuir sur Pilgrim en emmenant Rashieka - juste pour le regard sans vie qu’elle avait. Le regard de quelqu’un vide à l’intérieur. Un regard qu’elle ne connaissait que trop bien ; un regard qu’arboraient bon nombre de ses collègues en rentrant de chaque expédition. Un regard qu’elle ne voulait plus jamais voir - encore moins chez une civile.

Leurs regards se croisèrent,brièvement, avant que Katerina ne doive faire semblant de prêter l’attention à la Sorcière.

Oh et puis zut. Elle ne pouvait pas laisser quelqu’un en détresse seul comme cela, c’était contraire aux principes de la soldate. Offrir son coeur à l’humanité, c’était aussi ça ; essayer de venir en aide à son prochain. Alors elle s’avança vers Rashieka, improvisant une vague révérence avant de planter son regard gris dans celui, vert, de la jeune fiancée. La Lady lui semblait être son miroir, ce qu’elle aurait pu devenir si elle n’avait pas rejoint l’armée, et cela lui faisait froid dans le dos.

“Lady Bartels ?” Si  elle arborait un sourire, sa voix était de fer.  Finie la Katerina docile de la soirée - elle allait finir par exploser.“ Je suis Katerina Volkov, la cousine d’Alexander.” La seule cousine Volkov directe, d’ailleurs.  Oncle Konstantin n’avait eu que des garçons, tout comme Père une fois marié à la Sorcière.  La seule fille - celle qui faisait tâche, puis celle qui avait fait honte.

“Je fais partie du Bataillon d’Exploration.”, annonça-t-elle ensuite fièrement, ignorant la vague de murmures. Ignorant le regard noir de la Sorcière. Elle était Katerina, soldate du Bataillon, et n’avait pas à en avoir honte. Pas de ça. “Mon cheval provient de votre élevage, et il m’a sauvé la vie plus d’une fois.” Pilgrim, plus sage qu’elle mais tout aussi courageux ; Pilgrim, qui ne l’avait jamais laissée tomber. Pilgrim avec toutes ses petites manies qui faisaient qu’elle adorait ce cheval. Pilgrim qui lui permettait d’être encore en vie à ce jour.

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Sam 9 Mai - 17:22

« Leurs regards se croisèrent, brièvement » mais cela lui sembla plus long. Elle avait cru lire dans ces yeux une flamme qui frémissait vaillamment, une flamme disparut chez elle à présent. La jeune femme lui était en tout point ressemblante : une chevelure rousse, un regard fier, une élégance particulière dans sa robe qui s’apprêtait parfaitement à son corps musclé, robe dans laquelle elle semblait aussi à l’aise qu’un chien au milieu d’une meute de loups. Si ressemblante et pourtant elle lui semblait aussi tellement loin. Comme s’il lui était à présent inaccessible de redevenir comme elle. Parce que ce qu’elle avait cru voir dans ce petit bout de femme, c’était celle qu’elle était il y avait de cela quelques semaines. Quelques mois. Avant de rencontrer le Loup. Et qu’il ne la dévore.
Ses pensées étaient les mêmes que celles de l’étrangère : un reflet de celle qu’elle devrait être. Elle se sentait si pathétique. Ses yeux émeraudes fuirent à ses chaussons talonnés. Rashieka sembla à présent porter une attention toute particulière au sol carrelé. La honte lui tenaillait les tripes.

Attention qui fut aussitôt happée par une voix posée et très stable, très claire. Elle avait fusé dans la conversation des pipelettes comme un coutelas sur une cible, frappant en son cœur, réduisant au silence les dires inutiles du groupe de femmes qui les entouraient. A qui parlait-elle ? Aucun doute, c’était à Rashieka qu’elle s’adressait. Elle pouvait sentir peser sur elle le regard de sa nouvelle famille, vindicatif. Que répondre ? En avait-elle seulement le droit ? Avait-elle seulement le choix ?
Bamby releva un regard réservé sur la jeune femme qui lui parlait. Pourquoi faisait-elle cela ? Pourquoi s’adressait-elle à elle, si fière ? Pourquoi elle s’en sentait si embarrassée ? Tout d’abord elle crut à une attaque : la cousine d’Alexander, cela ne présageait rien de bon. Et pourtant, la suite aurait pu l’attendrir si seulement elle avait pu.

Une soldate, voilà ce qu’elle était. Une guerrière. Ce qu’elle avait été, pour recouvrir sa liberté. Pour sa propre vie. Pour reprendre les droits sur son existence de femme. Ce qu’elle n’était décemment plus.
Elle n’arrivait pas à mettre des mots sur ce qu’elle ressentait à cet instant. L’autre avait l’air si sincère, si franche, que rien à ses yeux ne semblait être inaccessible. Adresser la parole à sa future cousine par alliance, prisonnière de sa propre famille, les lèvres nouées par les mains fallacieuses de couturière du mensonge qu’était sa propre tante Eva - Traitresse – cela paraissait simple comme bonjour. Et pourtant, ne voyait-elle pas à quel point elle l’avait mise en difficulté ? Son cœur hurlait « Réponds », son cerveau lui intimait le silence. Ce fut Eva d’ailleurs, qui répondit à sa place, bien décidée à fermer le clapet de cette jeune incongrue qui faisait honte à la famille du fiancé. Volkov, Schuyler, c’était du pareil au même. Les mêmes crocodiles, les mêmes serpents. Bartels, Kleiss. Elle les détestait tous.

« Vous êtes Katerina, n’est-il pas ? On m’a parlé de vous, ma jeune enfant. Je suis sincèrement désolée pour votre compagnon. On le compte parmi les disparus de la dernière expédition, on m’a dit… Mes condoléances. » répondit d’une voix suave Eva.

Rashieka lança un regard furieux à sa tante. Comment osait-elle ? Qui pouvait agir de façon aussi inhumaine, par égoïsme, pour nourrir un égo trop gros pour la poitrine déjà débordante de son corset pigeonnant. Quelle vulgarité. Quelle honte. Comment pouvait-elle aborder un sujet si intime, devant tout le monde, impunément ? Elle bouillonnait. Elle fulminait. Comment pouvait-elle se permettre ce genre de remarques ? On cachait des sourires amusés, si mesquins, dans l’auditoire des poulettes en manque de reconnaissance. Toutes se délectait de les dépecer, l’une comme l’autre, avec tant d’attention.

« Au moins on peut compter sur mes bêtes les yeux fermés… Contrairement à certaines personnes. » lâcha Rashieka tout de go, emportée par sa colère, un regard de glace planté sur le visage de sa tante.

La réaction d’Eva ne se fit pas attendre. La gifle partit, permettant à Rash de glisser ses yeux verts dans ceux de Katerina, même si sa joue rougie chauffait de ce coup. Eva s’excusa auprès des Volkov, en assurant que le bijou des Bartels ne supportait pas bien ses menstruations. Eh bien oui, une femme qui l’ouvrait, c’était forcément qu’elle était soit hystérique, soit en pleine période rouge.

« Rashieka, mon enfant, excusez-vous auprès de votre belle-famille. » lui asséna Eva. « Immédiatement. »

Quelque chose la démangeait. Elle ne savait d’où cela provenait. Mais quelque chose la démangeait fortement. Ce coup de sang qu’elle avait eu pour défendre l’honneur de la soldate, il avait réveillé son esprit combatif. Elle pouvait sentir et entendre son palpitant tambouriner violemment contre sa poitrine trop serrée dans ce foutu corset. Ce n’était pas fini. Elle était toujours en colère. Ce n’était pas fini, cela ne passait pas. Elle ressentait toujours cette envie d’emplâtrer la tête de sa tante dans le mur.
Son regard fixé dans celui de Katerina exprimait sa lutte intérieure. Elle ne se cachait pas de ce qu’elle ressentait. Ils avaient voulu la mettre plus bas que terre, la dénuder de tous ses biens, de tout ce qu’elle était. La voilà donc, nue. A nue devant leurs yeux. Eh bien la voici, la voici elle-même. Plus d’apparat, plus d’accessoire, plus de faux-semblant.
Elle avait eu tort tout à l’heure : il lui restait encore ça.

Et visiblement, elle avait peut-être trouvé une alliée dans l'adversité.

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Katerina Volkov
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Mar 16 Juin - 23:10
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Tout d’abord, il n’y eut que le silence. Le genre de silence pesant, qui fait se demander si l’on n’a pas proféré une quelconque énormité, qui donne envie de se cacher dans un trou de souris tant l’on se sent hors de propos.  Katerina était certes hors de propos dans cette petite fête entre bourgeois, mais maintenant qu’elle avait adressé la parole à la seule personne ici qu’elle pouvait respecter entièrement mais qui ne répondait pas...Elle se sentait encore plus en décalage.Non vraiment ; Katerina aurait mieux fait de rester au quartier général à se morfondre sur l’avenir du Bataillon plutôt que de prendre la peine de venir jusqu’ici pour se faire traumatiser à coup de corsets, de cheveux tirés, d’escarpins du démon et en plus se faire juger par la moitié des pimbêches présentes. Non pas que la Lady Bartels semble plus à l’aise qu’elle, complètement apathique, comme si elle n’était plus de ce monde. Ne deviens pas comme ça, jamais, se jura-t-elle. Elle..traversait des moments difficiles il était vrai, mais elle allait se reprendre ; il le fallait. Parce que jamais Immanuel n’aurait voulu la voir comme ça.

Mais qui avait-elle, la Lady Bartels? Un futur époux qui ne ferait sans doute pas plus que son devoir, une proche (elle ne savait pas exactement de qui il s’agissait d’ailleurs) qui la traînait comme une  vulgaire poupée, ce type qui s’était montré bien trop familier peut-être ? Personne, en réalité. Katerina avait voulu tenter de lui faire comprendre que non elle n’était pas toute seule, qu’elle la voyait comme un peu plus qu’une nouvelle venue dans la famille, qu’elle respectait son travail. Visiblement ce n’avait pas été plus qu’une énième flèche tirée dans le vide, tant pis. Si la lady Rashieka n’était pas d’humeur diserte, ma foi, ce n’était pas son problème ; elle en avait déjà assez.

..Et la femme qui accompagnait Rashieka en rajouta un. Katerina se sentit pâlir brutalement, avant que ses joues ne s’empourprent tout aussi violemment. Cette..harpie..de quel droit ? De quel droit osait-elle évoquer Immanuel, un homme qui valait mille fois mieux qu’elle ? De quel droit se mêlait-elle de ce qui avait été sa vie privée ? Comment avait-elle entendu parler de lui ? Ils avaient essayé d’être discrets, aussi bien pendant leurs années de formation que leurs années au Bataillon. Et pourtant.. Ils avaient assisté à plusieurs festivals à Trost il était vrai...Est-ce que cette pâle imitation d’être humain avait des espions, avait-elle mené une enquête à son sujet pour savoir si elle était irréprochable ? Avait-elle été trahie, au Bataillon ? Sous le choc, elle ne remarqua même pas que le sourire de Mariana s’était figé à l’évocation du compagnon  de basse extraction de la rouquine et pourtant tellement plus noble, énième provocation vis-à-vis de la famille ; ne put réagir quand cette femme gifla Rashieka.  Le bruit, pourtant, réveilla quelque chose en elle.

Le masque se brisa. Jusque là elle s’était astreinte à la politesse. A rester sage. A ne pas provoquer directement les Schuyler ou les Bartels. Les Volkov, sa famille, elle s’en moquait bien. Mais là, cette femme avait posé le doigt de pied sur une limite à ne pas franchir en sa présence. Pas de chance pour elle. Elle ne savait pas que Katerina était pire que la peste et le choléra réunis. Non, vraiment..Pas de chance...

“...C’est vous  qui devriez vous excuser immédiatement.”  Il n’y avait plus que de la dureté dans sa voix. La soldate -Kate- avait pris la place de Katerina. Et pourtant sa voix enflait. “Comment osez-vous traiter mademoiselle Bartels de cette façon, comme si elle n’était qu’une sale gamine? Devant sa future belle-famille qui plus est ? Alors qu’elle a soulevé un point ma foi fort pertinent!”  Et qui pouvait lui prouver qu’elle n’était pas coutumière du fait ? Qu’elle ne giflait pas  Rashieka dés que cette dernière ne respectait pas ses ukases ? “ De quel droit m’appelez-vous “mon enfant”? Aux  dernières nouvelles, on n’a pas pelleté le crottin ensemble.”   Ah, le délicieux goût de la vengeance. “De quel droit vous mêlez-vous de ce qui ne vous regarde absolument pas ? Après, je ne devrais pas être étonnée. C’est bien typique de Sina, de fourrer son nez dans les affaires des autres comme des fouines assoiffées de ragots. Belle marque d’irrespect, au passage. Et avec ça, on méprise tout ce qui ne vient pas du Mur Sina. Et bah, bravo.” Exclamations choquées dans l’assistance. “ Quand je pense que j’ai décidé de vouer ma vie à affirmer le droit inaliénable de gens comme vous à pouvoir vivre en dehors des Murs en risquant ma vie à chaque expédition, ça me dégoûte. Vous me dégoûtez. Vous mériteriez d’aller voir les Titans d’un peu plus près, tiens. Ca vous rendrait plus humbles. Et mieux éduqués, par la même occasion.”  Ah, c’était tellement bon. “Ah et vous les pipelettes, soyez gentilles, baissez d’un ton. J’ai connu des poulaillers moins bruyants.”  Et sur ce, magistrale, régalienne, elle attrapa le bras de Rashieka pour l’entraîner dehors. “ Bon sur ce, je vais prendre l’air, j’en ai marre de vous voir.”

Sa cicatrice, sur la joue,  la démangeait.
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Rashieka B. Bartels
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Ven 18 Sep - 20:48

Elle bouillonnait, elle enrageait. Les deux émeraudes qui lui servaient d’yeux palpitaient sous les coups de son cœur tambourinant de colère dans sa poitrine. Une rage, insatiable, sans fond, grondait en son intérieur. Elle la sentait se tordre, geindre, grogner, gémir de ne pas pouvoir s’exprimer librement. De ne pas pouvoir hurler sa douleur, son mal-être, son envie de liberté. Son envie de vivre sa vie, comme elle l’entendait. Ça se rapprochait, ça se débattait un peu plus fort, à chaque instant. Ça se déliait, ça grondait plus fort encore, à chaque instant, encore. Ça allait se libérer, lorsque son regard croisa celui de sa tante Eva. Ça ne demandait qu’à sortir, plus fort encore, toujours plus fort. Elle en tremblait. Toute cette émotion, ce sentiment de puissance, de colère et d’impuissance tout en même temps. Ce sentiment, de perdre le contrôle mais de vouloir à tout prix se battre pour le rattraper. Pour raccrocher les rênes qui s’échappaient d’entre ses mains. Rashieka bouillonnait, proche de l’implosion. Tout son être était en ébullition. Elle ouvrit la bouche, prit une inspiration rapide mais profonde. S’apprêtait à attaquer lorsqu’elle fut prise de court par cette Katerina.

Les yeux crocodiles glissèrent sur le visage fier de la soldate. Ses oreilles écoutèrent les paroles, son cœur vomissait de la rage. Son ego s’offusquait, quant à lui, d’être prise de pitié et défendue de la sorte. La traiter comme une enfant, ou plutôt comme une poupée de chiffon, Eva le faisait tous les jours. Mais n’était-ce pas ce que faisait la soldate, en prenant ainsi sa défense ? Rashieka n’était plus une enfant, et elle était bien décidée à faire vivre l’enfer à ses hôtes, à leur faire regretter une telle union. Qui voudrait d’une femme de débauche ? D’une insoumise ?
Katerina la tira par le bras et la rousse s’en dégagea rapidement, mais la suivit d’un pas saccadé par la colère. Elle aurait voulu la remercier de son geste, de ses paroles. Elle aurait voulu l’incendier pour son geste et ses paroles. Toute de feu et de glace, à fleur de peau, les nerfs à vifs de tant d’indécision. Le sang tambourinait dans ses tempes. L’adrénaline n’était pas redescendue, suite à son coup de colère et à la gifle assénée par Eva. D’ailleurs, pourquoi ne les suivait-elle pas ? Elle risqua un œil vers l’arrière, croisa le regard de Charlie. Blue. Tout d’un coup, elle se sentit comme une petite fille sans défense, devant ses yeux d’or et son expression d’acier. Tout d’un coup, elle perdit tout de sa rage, tout de sa puissance renouvelée. Il la happa, comme le vide vous happe lorsque le regard tombe dans un ciel sans étoile. Elle s’enfuit.

De l’air frais s’engouffra sur son visage, alors qu’elles accédaient à la petite terrasse donnant sur un jardin somme toute très mignon. Rashieka aurait été ravie de s’y promener, d’ordinaire. Mais ses pensées s’entrechoquaient soudainement au sujet de son cousin. Pour quelles raisons ? Que pouvait-il bien se cacher derrière ce masque qu’il arborait sans cesse et sans aucune fatigue ? Elle ne le reconnaissait plus. Où était passé son cher Blue, son si doux Blue ? Elle pensa à son petit frère… Milo était-il au courant ? Etait-il d’accord ? Etait-il en vie, encore ? Le doute persista. Il disparut aussitôt. Non, Charlie n’était pas un monstre au point de mettre hors d’état de nuire son propre frère. Si… ?
Cramponnée à la rambarde de pierre blanchie, Bamby jeta sa tête vers l’arrière et souffla profondément. Calme-toi, respire. Tu es encore en vie. Tu as encore ton mot à dire. Il n’est pas trop tard. Je crois…
Elle se retourna et regarda enfin Katerina. Elle resta bête, soudainement. Elle ne savait pas quoi lui dire, se contenta de la fixer sans franche insistance. Elle ne lui faisait pas confiance. Ici, elle ne pouvait pas faire confiance. Si Charlie l’avait trahie, tout le monde pouvait le faire. Tout le monde. Son cœur se serra à cette pensée. Elle était seule, seule avec elle-même, seule contre tous. Encore cette indécision… Son esprit balançait d’un côté et de l’autre, entre une courageuse envie de se battre pour sa vie, et le besoin irrépressible de se mettre en boule dans un coin de pièce et de pleurer toutes les larmes de son corps.

Rashieka ouvrit la bouche. Rien ne sortit. Elle se ravisa, fronça les sourcils, fuit un instant le regard de la soldate devant elle. Finalement, elle y revint.

« Je suis désolée, pour votre compagnon. »

Non, pas de remerciement. Elle ne s’abaisserait pas à ça. Ployer le genou, même devant une potentielle alliée, dans toute cette adversité, c’était du suicide pour son esprit. Un instant de faiblesse, et c’était signer sa fin. La fin d’un combat peut être perdu d’avance. Mais un combat qu’elle mènerait jusqu’à n’en plus pouvoir. Après tout, elle était en vie. Personne n’était mort.
Charlie était vivant, ce petit con. Milo était vivant. Elle était vivante. Il était vivant.
Elle sentit se creuser sa poitrine. Elle ne pouvait décemment pas se plaindre de sa condition. Elle n’avait rien vécu, finalement. Qu’en penserait-il ? Que penserait-il d’elle ? Elle se mordit l’intérieur de la joue. La honte l’envahit. Elle était pitoyable. Voilà, c’était ça. Il la trouverait pitoyable, et il aurait raison de le penser.
Elle le chassa de son esprit, mais il y resta logé malgré tous ses efforts. Rashieka souffla, doucement. Sois forte.

« J’ai beaucoup de respect pour les bataillons d’exploration. » lança-t-elle à Katerina, souhaitant entamer la discussion, pour brouiller les pistes de ses pensées intrusives. Ces pensées qui, jour après jour, la menaient plus près encore de la folie. Tourner en rond dans une chambre en attendant qu’on vienne la chercher pour des exercices de bienséances ou des essayages, ou des entretiens, cela lui laissait largement le temps de ressasser encore et encore.
Il revenait toujours, malgré tout. Parfois, il lui arrivait d’espérer ne jamais l’avoir rencontré.

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Lun 29 Mar - 17:26
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Savourant les regards et expressions choquées du poulailler qui les entourait, Katerina savait qu’elle venait de signer l’arrêt de mort de sa vie sociale. Que peut-être elle venait de jeter une fois de plus l’opprobre sur sa famille biologique (parce que sa famille de coeur resterait à jamais le bataillon). Que certainement, après sa petite sortie, il allait être très compliqué pour sa chère belle-mère de trouver un quelconque futur fiancé pas trop regardant. Elle s’en foutait, cependant, et y trouvait même un certain plaisir, parce que jamais elle ne se plierait aux règles de la bonne société de Mithras, et trouver un fiancé constituait la dernière de ses priorités. Elle avait le sentiment d’avoir accompli son devoir en prenant la défense de Rashieka, et c’était tout ce qui comptait. Et Maria Rose Sina, que c’était agréable de pouvoir enfin dire tout haut ce qu’elle pensait depuis des années - à savoir que les bourgeois de Mithras n’étaient que des sales trouillards qui n’avaient aucune expérience de la vraie vie. C’était à devenir dingue. Avec la menace des titans, ils trouvaient encore le moyen de jouer les intriguants et de se mettre sur la tronche..Franchement..

Long soupir, alors que miss Bartels se dégageait de sa poigne -pas si forte elle devait l’avouer-, pour la suivre d’un pas rapide. Elle semblait aller mieux, c’était l’essentiel. S’il y avait une chose que Katerina pouvait apprécier, c’était la combativité, et l’autre rousse, son miroir inversé, en faisait preuve. Elle avait réussi à se sortir de son apathie. Tant mieux, vraiment. La soldate elle-même...devait bien avouer que si elle avait râlé à l’idée de revenir au mur Sina, que ça soit pour sa journée d’essai aux Brigades ou ici, ça lui faisait du bien. C’était un retour aux sources, un rappel de pourquoi elle était partie il y avait si longtemps et d’à quel point elle avait eu raison. C’était un environnement néfaste, terriblement toxique. Par certains aspects elle se sentait de nouveau comme l’enfant qu’elle avait été. Pleine de colère et de rancoeur contre le monde entier. Et là, ça lui faisait du bien, ça la distrayait du vide qui emplissait sa vie depuis qu’Immanuel avait donné sa vie pour elle.

Immanuel...

Non elle ne pouvait pas penser à lui et encore moins à sa mort, pas maintenant. Elle ne pouvait que garder son souvenir pour qu’il l’inspire encore et toujours. Qu’il devienne son symbole, son modèle de vertu. Il n’aurait pas voulu qu’elle soit si malheureuse. Tout comme Katerina elle-même n’aurait pas voulu que lui s’effondre si elle était morte. Même si, elle devait bien l’avouer, elle aurait parié que c’était elle qui serait partie en premier..En toute logique..

“Merci.” répliqua-t-elle sèchement, plus qu’elle l’aurait voulu. Elle n’en revenait pas que cette harpie soit au courant, alors qu’en théorie, personne n’aurait du être au courant en dehors du bataillon. A moins qu’ils n’aient pas été assez discrets, les fois où ils étaient allés en ville ensemble. Peu importait. C’était une violation de son intimité, et c’était impardonnable. “Il valait plus que la totalité des gens de cette salle réunis.” Et c’était vrai, et c’était la raison pour laquelle jamais elle ne l’aurait amené ici. Parce que personne ne méritait de connaître la personnification de la bonté qu'avait été son compagnon. “Moi y compris.” ajouta-t-elle en un murmure, presque pour elle-même. Katerina et son caractère de cochon, et Immanuel et son sérieux et sa droiture, le duo le moins bien assorti de la création. Inutile de se demander qui avait meilleure réputation au bataillon, qui était le plus apprécié, le plus respecté…

“Tiens donc. Etonnant. Vous vous doutez que ce n’est pas vraiment l’opinion majoritaire, ici..” Un bel euphémisme. Elle savait la réputation d’excentriques suicidaires qu’ils se traînaient. “Mais je vous en remercie.” Elle venait de se trouver une alliée dans cette immense mascarade (même si elle ne savait guère en quoi elle lui serait utile au vu de ses soucis actuels), un peu de politesse ne tuerait pas. Et puis, c’était quand même la personne qui avait possiblement fait naître Pilgrim, et rien que pour ça, elle lui devait une forme de respect. “Ca fait plaisir à entendre. Surtout en ce moment...”

Oh et puis zut, elle en avait marre de ce chignon qui lui faisait mal à la tête -elle commença, méthodiquement, à enlever les épingles qui maintenaient sa coiffure. La prochaine fois que la servante s’approcherait d’elle avec ses outils du démon, elle allait l’entendre. Pas question de revivre ça.
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Dim 29 Aoû - 15:59

Katerina était visiblement très touchée par la perte de cet homme. La blessure était palpable, Rashieka pouvait presque y poser ses doigts. Elle était là, devant elle, un trou de vide à la place du cœur de la soldate. Son palpitant à moitié arraché par la cruauté de la vie. La vie, ou les Hommes. On envoyait les soldats du Bataillon au pugilat. On les envoyait à la mort, sans cesse, en quête d’une liberté rêvée, qui n’existait peut-être pas, qui n’existera peut-être jamais. Erwin Smith était un fou aux yeux de beaucoup. Les soldats aux ailes déployées, brisées à présent à cause des évènements récents, ne se posaient pas de question a priori. Quand il hurlait de charger vers l’extérieur des murs, ils talonnaient leurs montures et traversaient les portes du Mur Rose. Pour ne jamais revenir, pour certains, pour compter les jours jusqu’à la prochaine expédition, jusqu’à leur mort prochaine, pour les autres.

Rashieka avait un avis peu tranché sur l’efficacité des expéditions extra-muros et sur le Bataillon d’Exploration en général. A chaque fois, les pertes étaient si nombreuses… Du côté des hommes mais aussi des chevaux. Elle qui donnait une partie d’elle à chaque poulain élevé pour l’armée, elle pleurait les hommes mais aussi ses protégés qui ne reviendraient jamais eux aussi. Ce n’était que des bêtes, mais ils étaient la prunelle de ses yeux. Et Charlie lui avait tout pris.
Bamby ne se méprit pas du ton sec de la soldate. C’était difficile pour elle d’en parler, elle appuyait sur quelque chose de très douloureux. Elle aurait réagi de la même façon. Katerina lui décrit brièvement sa pensée sur feu son compagnon. Un homme qui les valaient tous.

La rousse hocha la tête aux remerciements de la soldate. Même si les expéditions n’avaient à ses yeux pas grand sens, elle imaginait le courage qu’il fallait pour toujours suivre ses pairs au combat contre les Titans à l’extérieur. Savoir que sa vie ne tenait à rien, qu’un coup de main, de pied ou de dents, et c’était fini… et quand même donner son cœur et son âme pour l’humanité. Parfois elle se demandait ce qui les animait tous.

« J’ai cru comprendre qu’ils vous avaient en grippe, effectivement. » répondit-elle d’un ton neutre.

Que ce soit Erwin Smith le coupable ou non, c’était tout le Bataillon qui en prenait pour son grade. On leur coupait l’herbe sous les pieds, en les cueillant à la suite d’une nouvelle expédition désolante. Les rebelles avaient frappé pendant leur absence, et quand ils revenaient, on accusait leur leader adoré d’un meurtre odieux et terrible. Les faits étaient méthodiques, s’ils étaient vrais ou non, Rashieka n’en savait rien. Ce qu’elle savait c’était que Katerina semblait avoir la même passion qu’elle pour sa liberté en tant que femme.

Elle s’approcha de la soldate et commença elle aussi à lui retirer les nombreuses épingles coincées dans ses longs cheveux. « Laissez-moi vous aider. » lui glissa t-elle. Ses petites mains faisaient glisser délicatement les pinces des mèches de Katerina. Un petit instant de silence entre elles deux. Un moment d’apaisement. Les tensions retombaient. Elle se sentait plus sereine. Plus sûre d’elle.

« Pourquoi avez-vous rejoint les Bataillons d’Exploration, si ce n’est pas indiscret ? » demanda t-elle finalement. Elle avait envie d’en connaître davantage sur cette brune au tempérament de feu.

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Lun 30 Aoû - 19:36
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Loin de la salle bondée,  Katerina commençait à se détendre. Elle n’avait plus à faire semblant d’être polie, à supporter les conversations et les simagrées des femmes invitées, encore moins les regards méprisants qu’on posait sur elle, la honte de la famille Volkov. Elle qui était si différente, si anormale. Elle aurait pu être un titan venant d’au-delà des murs que cela aurait été pareille pour sa famille ; ils ne savaient pas communiquer avec elle. Sauf Père. Père qui la comprenait, qui l’aimait. Avec tout le reste de la haute société, c’était comme s’il y avait un mur, plus grand encore que ceux qui les entouraient. Même avec Rashieka. Pour le moment. La conversation ne leur permettait guère de briser la glace, encore plus dans son état d’énervement.

“D’un côté ça ne change pas de d’habitude..” fit-elle en haussant les épaules.“Mais depuis le couronnement du nouveau roi, disons que ça s’est accentué.”  C’était une véritable campagne de diffamation contre le Bataillon, oui. On traînait leur nom dans la boue, on arrêtait le Major (qui était une des seules personnes à avoir vraiment changé les choses, soit dit en passant), et on les cloîtrait à domicile avant de, peut-être, les répartir dans la Garnison et les Brigades. Est-ce que les rebelles espéraient briser leur esprit ? Si c’était ça, c’était raté. Personne n’avait rejoint le Bataillon par dépit. Non. Ils avaient chacun leurs buts, leurs rêves, leurs motivations. Ils avaient tous le feu sacré. Et puis, ils avaient déjà  affronté tant d’épreuves, qu’ils ne pouvaient pas se laisser aller maintenant. Parce que ça serait cracher sur tous les sacrifices qui avaient été faits.

Mais voilà que Rashieka, en la voyant retirer ces fichues épingles, se proposa spontanément pour l’aider. “..Merci beaucoup.”  Le geste lui apparaissait comme extrêmement familier, et pourtant elle se laissa faire. C’était sans doute plus simple que de faire ça elle-même, sans aucun doute ; sa comparse avait une meilleure vue d’ensemble de cette maudite coiffure et pouvait ainsi procéder plus aisément. Ainsi, sa chevelure se libérait petit à petit, reprenait sa raideur caractéristique, et par les trois déesses qu’elle se sentait plus à l’aise. Elle se sentait redevenir elle-même. Redevenir Kate la soldate. Pas la Demoiselle Katerina Volkov. Pitié. Ce n’était pas elle, ça ne serait jamais elle.  Elle était faite pour tenir une épée entre ses mains, pas un éventail.

La question de Rashieka la surprit plus qu’elle l’aurait pensé. Si ce n’était pas la première fois qu’on lui demandait pourquoi elle avait rejoint le Bataillon (et qu’elle se heurtait à quelques réactions d’incrédulité aussi), c’était la première fois que quelqu’un de Mithras lui posait cette question. Quelqu’un voulait la comprendre. Comprendre aussi le bataillon peut-être ? Comprendre pourquoi ils étaient tous prêts à risquer leurs vies ? Etonnamment, Katerina se sentait presque touchée - et elle sentait presque son respect grandir. Mais spontanée elle était, spontanée elle resterait, et sa première phrase le prouva.

“Déjà pour ne plus avoir à supporter ces foutus paons.”  Soit dit sans insulter l’autre rousse, bien entendu.  Mais c’était un milieu toxique, infâme, un vrai nid de serpents qui cherchaient tous à s’entretuer tout en prétendant être proches. Katerina poussa un long soupir. “La vérité, c’est que je suis égoïste.”  Ca pouvait sembler paradoxal venant de la personne qui risquait sa vie à chaque expédition - pour reconquérir le mur Maria, pour le bien commun. Mais au fond, ce n’était pas si faux. “Je ne supportais pas d’être enfermée. Ca me rendait dingue.”  C’était dur pour elle, de résumer en deux phrases une enfance  pleine de colère et de rébellion et d’humiliation, de sentiment que quoiqu’elle fasse ça ne serait jamais assez bien parce qu’elle était une fille et aussi délicate qu’un taureau qui charge. “Et je voulais voir au-delà des murs..quitte à me frotter aux Titans. Je préférais les affronter plutôt que de rester ici à Mithras sans rien faire d’autre que de vivre dans un luxe dégoûtant. Je trouvais ça immoral. Et faire des ronds de jambe, devenir une dame bien pomponnée qui ferait un beau mariage..Ce n’était pas moi.” Même maintenant, les Titans lui apparaissaient comme un mal bien négligeable, comparés au plaisir de sortir. Elle eut un sourire triste. “Même si techniquement je n’ai jamais vu au-delà des Murs. Le Mur Maria est tombé pendant mes années d’entraînement.”  Oh, elle se rappelait encore de ce soir-là où ils avaient appris la terrible nouvelle. Le soir où elle était allée parler à Immanuel  pour la première fois. “Et depuis, j’ai repris aussi ce combat. Je veux reconquérir le Mur Maria. Je veux pouvoir réétablir des villages, des fermes et des champs. Je veux pouvoir effacer cette honte d’avoir du céder ces territoires ! Tous ces civils qu’on a envoyés reconquérir le Mur - on les a envoyés au casse-pipes, rien de plus ! Ca aussi, c’est une honte que je veux effacer !”  Elle s’enflammait, elle le savait, mais peu importait. “Et je me moque de mourir face à un Titan. Parce qu’au moins, j’aurais vécu ma vie comme je l’entendais, en faisant la seule chose qui donne du sens à ma vie : me battre pour la survie de l’humanité!”  

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Mar 18 Jan - 21:33

Katerina lui répondit que les tensions s’étaient accentuées envers le bataillon depuis l’avènement du nouveau jeune roi. Rashieka ne pouvait que la croire, de ce qu’elle entendait dans les salons mondains, mieux ne valait pas avoir de lien avec qui que ce soit qui arborait fièrement les ailes de la liberté. Ils n’avaient jamais été dans les cœurs du peuple, malgré leur sacrifice régulier en dehors des Murs. Dans sa vie, rarement Rashieka n’avait pas entendu une conversation contenant le mot Exploration qui ne contenait pas aussi « inutile ». Les mères pleuraient des enfants qui partaient se donner la mort en traversant les enceintes de Maria et de Rose à présent. Là dehors, grondaient les monstres gigantesques que personne ne voulait combattre. Personne sauf eux. Alors, même malgré les évènements actuels et les accusations qui planaient au-dessus d’eux, Bamby avait du respect pour ces soldats.

Les épingles se rassemblaient dans le creux de sa main. Cette sensation lui rappelait des bons souvenirs : elle se revoyait mettre en forme la crinière des ses chevaux pour une représentation. Un fin sourire mélancolique étira ses lèvres. Puis sa poitrine se serra. Elle ne savait pas ce qu’ils avaient fait de ses animaux. Elle ne savait pas ce qu’ils avaient fait de Karnival. Elle n’avait aucune nouvelle de son élevage depuis que Charlie lui avait volé. Il prétextait reprendre ce qui lui revenait de droit, en fils Kleiss, alors qu’il n’en avait jamais voulu jusque-là. Que manigançait-il ? Charlie ne faisait rien par hasard, surtout pas quelque chose d’aussi monstrueux. Impuissante, elle ne pouvait que le regarder tout lui prendre en se questionnant, en n’y comprenant rien.
Son travail, sa liberté, son ventre bientôt. Son Charlie.

La première phrase de Katerina tira son attention. Mettre sa vie en danger pour fuir la haute société ? Beaucoup l’aurait traitée de folle, mais la rousse comprenait parfaitement la soldate : en tant que femme, elles n’avaient pas beaucoup de possibilités de reprendre leur vie en mains. Pour Rashieka, cela avait été une opportunité. Kate n’avait pas trouvé d’autres moyens que donner sa vie à Erwin Smith, tout simplement.
Du moins, c’était ce qu’elle se fit comme début d’idée avant que la Volkov n’étoffe sa réponse. Elle lui parla d’un rêve, un immense rêve : celui de l’Humanité entière. Voir au-delà des Murs. Reconquérir ce qui leur appartenait. Partir en guerre sur des terres anciennes qu’ils avaient déjà foulées, il y a bien longtemps, au lieu de se complaire dans des salons à faire miroiter ses atouts à des damoiseaux mal léchés. Se complaire dans un dôme de verre habillé de l’or le plus délicat, se penser en sécurité et pourtant… Pourtant Maria était tombée. Le troisième rempart de l’Humanité contre le monde avait cédé et avait rappelé à tous que leur existence ne tenait finalement à rien.
L’ennemi était là, quelque part. Ce pouvait être Katerina. Et Ce pourrait être Rashieka, pour Katerina. Dehors les Titans, dedans les hommes mangeaient les hommes.

La rousse éloigna ses mains de la chevelure lisse de la soldate, alors que celle-ci s’emportait dans un discours presque politique. On n’avait certainement pas l’habitude d’entendre ce genre de paroles osées. Surtout venant de la bouche d’une femme. Les soldats du Bataillon d’Exploration était fidèle à leur réputation : ils étaient tous uniques. A force de côtoyer des militaires pour leur désigner une monture, Rashieka s’en était rendue compte très tôt : les Ailes de la liberté, ce n’était pas qu’un choix qu’ils faisaient au moment des affectations. C’était un mode de pensée. Leur âme appartenait au monde extérieur. Quelque part de l’autre côté des Murs, une voix les appelait, comme le chant d’une sirène mortelle. Mourir sûrement. Mais mourir libre.
Rashieka avait peur de mourir. Entre une certaine humilité et un peu d’admiration devant ce bout de femme qui rayonnait la détermination, désarçonnée par son charisme et sa confiance, elle se sentait misérable.

« Vous n’avez pas peur de mourir ? » lui demanda-t-elle. Une question d’enfant.

Et si demain elle mourrait, que resterait-il d’elle ici ?
Le creux se fit plus profond dans sa poitrine alors que tombait dans son esprit la terrible réponse.

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Sam 22 Jan - 23:41
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Katerina parlait, parlait, parlait. Elle se laissait emporter par son sujet, totalement inconsciente du fait que si quelqu’un l’entendait, ça pouvait potentiellement mal finir. Avant la rébellion, on l’aurait jugée idéaliste, naïve un peu, mais rien de bien méchant. Elle avait déjà l’habitude d’être considérée comme une excentrique, un élément perturbateur...une rebelle par rapport à son milieu, oui. Mais ça, c’était son quotidien, elle avait presque *signé* pour ça. Sauf que la donne avait changé désormais. Le nouveau roi, illustre inconnu pour elle, avait décrété la fin des expéditions, et la possibilité du démantèlement du bataillon était une possibilité non négligeable. Alors prononcer un discours pareil, qui disait “il faut continuer les expéditions”, c’était un acte politique en soit. Une rébellion, presque.

Et pourtant elle ne regrettait rien. Elle disait la vérité, sa vérité. Ses convictions. Le cheminement dans sa pensée, depuis son enfance où elle voulait toujours faire le contraire de ce que l’on lui disait, jusqu’à sa pré-adolescence où elle avait acquis la certitude que rester à Mithras sur un canapé, c’était immoral. Son engagement dans l’armée. Sa volonté de reconquérir le Mur Maria. Elle pensait à Immanuel, et songeait qu’il serait fier de son discours.Ca, ah, lui rappelait presque le discours du Major Smith le soir où il était venu faire la promotion du Bataillon d’Exploration. C’était il y a si longtemps. Les choses paraissaient si simples alors. Son avenir était tout tracé. Reconquérir le mur Maria, aller au-delà des murs. Epouser Immanuel et vivre avec lui dans une petite cabane. Loin de Mithras et des magouilles. Une petite vie simple et heureuse. Se réveiller à ses côtés, avoir des enfants avec lui.

Et maintenant elle avait tout perdu, et il ne lui restait que ses larmes pour pleurer. Tout lui paraissait si vide de sens.

“Absolument pas.” Une légère pause, comme pour souligner l’énormité (ou pas) de ce qu’elle disait. “J’aurais plus peur de m’égarer en perdant toutes mes convictions, en réalité...”Elle regarda au loin. Les lumières de la ville lui rappelaient toutes ces nuits dans sa chambre, lorsqu'elle pleurait presque de rage d'être enfermée dans le mur Sina. “Si je meurs, ça serait pour accomplir quelque chose plus grand et d’important que moi. Pour le bien du Bataillon. Pour le bien de l’humanité. En transmettant le flambeau à ceux qui vivront après moi, qui combattront après moi.” Katerina eut un sourire triste. “Je ne m’attends pas à ce que vous compreniez réellement, vous n’appartenez pas au Bataillon.” Même si en réalité, avec l’ouragan qui s’annonçait pour le bataillon, qui sait si elle pourrait mourir l’arme au poing comme elle en aurait rêvé ?  Si elle n’allait pas plutôt pourrir en prison..

“Enfin, peu importe.”  fit-elle.“Je n’ai pas eu le temps de le décrire tout à l’heure, mais peut-être que vous vous rappelez de ma monture actuelle. Un grand mâle, roux, avec une liste et deux balzanes..Un peu de caractère, mais très brave, et tellement généreux. Il m’a sauvé la vie tant de fois..Je l’ai appelé Pilgrim.” Son Pilgrim. Et dire qu’elle avait cru à une blague en le voyant, parce qu’il était roux, comme elle, même si la chevelure de Katerina tendait plus vers l’auburn. C’était rigolo. Elle ressentait une bouffée d’affection pour son cheval, à cet instant. C’était peut-être la seule créature qui ne l’avait pas quittée, quand elle y pensait..

Et elle jacassait, comme ça, à propos de son cheval comme d’autres pourraient jacasser à propos de leurs enfants. Tout ça pour ne pas penser aux catastrophes qui leur pendaient au nez, toutes les deux..

“Je suis tellement désolée de ne pas pouvoir faire grand-chose pour votre situation.” finit-elle par craquer. “Personne ne devrait vous obliger à épouser qui que ce soit.”  C’était bien pour ça qu’elle avait fui le mur Sina après tout. Et maintenant elle n’était plus vraiment vendable, pas vrai ? Entre ses cicatrices de combat et son physique de soldat aux muscles bien présents.  “Si seulement je pouvais vous aider à vous enfuir.”  Souhait à moitié murmuré, comme un secret entre elles.

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Dim 23 Jan - 16:37

Katerina lui répondit du tac au tac, comme si la réponse était d’une évidence accablante. Elle n’avait pas peur de mourir. Elle avait plus peur de ce que vivait actuellement la rousse, lui disait-elle. Un poids se fit de nouveau sentir au creux de la poitrine de Rashieka. Elle n’avait décidément même plus l’énergie de combattre la moindre émotion négative qui prenait place dans son esprit.
La soldate parlait avec conviction de transmission aux générations futures, d’un devoir d’héritage. Elle eut un instant de vérité en disant que Rashieka ne comprendrait surement pas. Elle ne comprenait peut-être pas mais elle pouvait essayer. Du moins elle acceptait cet autre point de vue sur la vie, sur leur société, sur la place de l’humanité au sein des Murs. Les soldats du Bataillon étaient décidément tous pareils : tous uniques.

Kate chassa ce sujet épineux d’un simple « peu importe », comme si la rage qu’elle avait fait ressentir dans ses paroles, ce sentiment d’injustice, d’en vouloir presque au monde entier, n’avait aucune importance. Comme si c’était parler du beau temps, finalement. Passons à autre chose, ce n’est pas si grave. Une tension insaisissable, invisible, peu palpable, pourtant toujours présente.

Le sujet qu’elle choisit ne fut pas pour déplaire à Bamby. Les chevaux, ses grands amours. Elle décrivit un grand alezan avec des balzanes et une liste, du caractère comme il en fallait pour ne pas fuir à l’extérieur des Murs, de la générosité pour toujours suivre et donner à son cavalier, son partenaire. Plus que n’importe quel soldat, ceux qui portaient les ailes de la liberté avaient besoin de montures très fiables. Rashieka prenait du temps à inculquer aux yearlings le rappel au sifflet, ordre indispensable à l’extérieur d’après le Major Smith.
Elle ne savait pas si elle avait elle-même élevé ce Pilgrim, cela dépendait de son âge après tout. Mais elle était certaine qu’il était une très bonne monture.

« J’ai repris l’élevage de mon oncle il y a 5 ans. Pilgrim devait être un des derniers que mon oncle à mis au monde lui-même. » répondit-elle. « C’est joli ce nom, Pilgrim. Moi je leur donne un nom, contrairement à mon oncle. » Rashieka eut un voile mélancolique sur le visage. « Le mien s’appelle Karnival, c’est aussi un alezan. » Elle sourit.

Katerina finit par lui avouer qu’elle la prenait un peu en pitié. Elle lui disait des choses que Rashieka ne savait pas si elle était contente de les entendre. Lui proposa son aide subtilement, dans un non-dit qui disait pourtant tout. Rashieka lui adressa un sourire compatissant.

« C’est le lot de toutes celles qui n’ont pas suivi votre voie, j’imagine. » Elle se revoyait demander à Kristopher de lui apprendre à se battre. Elle le revoyait l’envoyer paître avec véhémence. Que penserait-il de tout cela ?

« Est-ce que… Vous connaissez un Kristopher Moreau, de la Garnison ? »

Une simple question innocente. Mais dans son regard brillait un certain espoir, teinté de naïveté.

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Sam 3 Sep - 16:47
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Katerina continuait toujours de parler, parler, parler. Elle parlait comme si elle avait douze ans et la spontanéité de cet âge ; mais avec l’expérience de ses presque vingt ans, de ses trois années d’entraînement, de ses années au bataillon. Elle parlait de ses convictions, de ce qui l’avait amenée au Bataillon ;  à son absence insolente de peur de mourir. Peut-être était-ce un privilège du Bataillon…enfin, de ceux qui avaient vraiment la vocation de le rejoindre. Ceux qui avaient le feu sacré, comme on pourrait dire. Ou rien à perdre. Ou des inconscients. Katerina n’aurait pas tellement su dans quelle catégorie elle aurait pu se placer. Elle avait toujours été tête brûlée, c’était incontestable. Mais rejoindre le bataillon avait été le but de sa vie, parce qu’elle voulait tellement voir ce qu’il y avait en dehors des murs. Et fuir son milieu. Par conséquent, on pouvait dire qu’elle n’avait rien à perdre. Son nom ? Elle était le mouton noir de la famille. Sa richesse ? Elle l’avait perdue en refusant de rentrer dans le rang de l’armée familiale dirigée par le Patriarche Volkov. Alors.. honnêtement...Que lui restait-il, à part sa dignité, qu’elle avait réussi à préserver en rejoignant le bataillon justement ? Pas grand-chose. Plus grand-chose… Vu qu’elle avait perdu Immanuel. Pas vrai ? Elle avait perdu son garde-fou, et partait désormais en roue libre.

“Ah, euh, oui probablement. Il a clairement plus de cinq ans..Au moins huit, je crois ? Ca fait déjà trois ans que je l’ai donc et il était déjà bien costaud quand je l’ai eu donc....” Elle haussa les épaules, brutalement un peu gênée. A cheval donné on ne regarde pas les dentsdisait le dicton, et elle devait avouer qu’à part vérifier s’il n’avait pas de surdents, elle n’avait pas analysé la dentition de sa monture pour juger son âge. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’il était costaud, solide, et avait un solide coup de fourchette -enfin, il avait bon appétit quoi. Et qu’ils formaient un bon duo, même si l’obéissance était une vertu cardinale pour les chevaux du bataillon, ils avaient cette synergie qui changeait tout. Elle lui faisait confiance, de tout son cœur. Etait-elle la seule, au bataillon, à être aussi attachée à sa monture ?

Mais voilà qu’elles embrayaient sur un sujet bien plus sérieux - même si la rouquine du bataillon aurait pu passer des heures et des heures à discuter chevaux, encore plus avec la personne qui s’occupait -s’était occupé ?- de l’élevage dont provenait son Pilgrim.

“Ca ne rend pas les choses plus acceptables. Tout le monde devrait pouvoir décider de sa propre destinée.”  énonça-t-elle comme une sentence. Déclaration des droits de l’Homme entre les Murs. L’idée était belle. Mais irréalisable. Tant qu’ils étaient bloqués derrière ces Murs, ils étaient du bétail, songeait Katerina avec beaucoup d’amertume. Elle ne songeait même pas que peut-être, ce qu’elle pourrait trouver derrière les murs serait encore pire. Parce qu’il n’y avait rien de pire qu’un troupeau de monstres décidés à boulotter tous les êtres humains entre les murs. N’est-ce-pas?

“Non, je suis désolée, je connais très peu de soldats de la Garnison...”  Elle se sentait désolée. Vraiment. Elle avait l’impression de décevoir tous les espoirs de son homologue rousse. “...Mais par contre mon père oui ! Il est haut-gradé de la garnison d’Ehrmich ! Si je lui envoie un courrier, peut-être que lui saura qui est votre ami !”  Katerina se sentait comme ragaillardie, pleine d’espoir peut-être pour Rashieka - incroyablement naïve peut-être ?

“..Enfin c’est votre ami ? Je suppose ?” Et voilà que la vraie Kate, celle qui mettait les pieds dans le plat avec la délicatesse d’une charge du bataillon, était de retour. “..C’est quelqu’un qui peut vous aider ?”  Elle espérait tellement que Rash n’aurait pas à supporter ce mariage stupide. Tellement.

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Sam 15 Oct - 12:18

Véritablement, et même si elle n'était au fond pas comme ça, elle n'en avait strictement rien à faire de l'avis de Katerina et de cette discussion légère sur la vie. L'urgence la poussait à se retrancher dans des émotions primaires et sa capacité d'écoute était assez limitée, bridée. Parler de chevaux, qu'elle ne reverrait jamais, parler de son haras qu'elle ne dirigerait plus jamais, parler de son oncle déjà dévoré et digéré par la terre, parler de liberté qu'elle n'avait plus, de destinée qu'elle ne contrôlait pas... Elle en était malade. Un mal être qui lui pesait sur le ventre. L'urgence de s'isoler, de fuir, de sortir de son propre corps qui la trahissait, de s'échapper de cette prison de chair qui la maintenait enfermée dans une existence qu'elle n'avait jamais désiré.

Elle était loin Rashieka Bartels, la fière. Elle était loin la femme forte et indépendante, qui menait sa barque et son entreprise dans un monde majoritairement masculin. Elle avait disparu depuis longtemps.
Elle avait honte, terriblement honte.
Elle voulait juste disparaitre.
Parfois, cette pensée la tannait de façon insistante, ne la lâchait pas d'une minute. Chaque miroir pouvait devenir son échappatoire. Chaque morceau de bois un peu trop pointu. Chaque couvert qui cliquetait entre ses doigts pendant les repas interminables. Mais ils ne lui en laissaient pas l'occasion. Ils savaient.

Katerina lui parla d'un haut gradé d'Ehrmich. Est-ce que Kristopher avait déjà été en mission là-bas ? Avait-il seulement mis les pieds une fois dans ce district ? Il pouvait être n'importe où. Il était là, quelque part entre les Murs. Et pourtant innateignable.
La rousse leva ses yeux verts vers le ciel où un nuage passait, timide, alors que Kate semblait s'enthousiasmer à sa place. Elle n'en avait même plus la force. Même si une lettre lui parvenait, qu'en pensera t-il ? Comptait-elle encore pour lui ? Elle n'avait pas eu de ses nouvelles depuis si longtemps. Leur dernière rencontre s'était finie sur une sensation de doux-amer. Elle désirait du plus profond d'elle-même pouvoir lui accorder son entière confiance. Si elle le pouvait, elle se laisserait tomber en arrière les yeux fermés en le sachant là. Mais d'un autre côté, il l'avait menacée, l'avait agressée, il l'avait repoussée avec une violence horrible. Pour ensuite revenir s'excuser de son acte, comme si les mots pouvaient effacer la vision qu'elle avait eu de lui. S'excuser, s'amuser avec elle en lui donnant quelques affections. Elle revivait son étreinte, elle se revoyait incapable de s'en défaire et incapable de se braquer devant lui. Elle se revoyait tomber à ses pieds, pendant qu'il partait et prenait avec lui ce qui faisait sa force. En refermant la porte derrière elle, ce jour-là, elle s'était jurée de se barricader derrière une forteresse immense et impénétrable, de l'oublier et d'oublier les sentiments naissants et incessants qu'elle développait envers lui. Rien n'y avait fait, et cette relation était loin d'être saine.
Elle détestait l'image qu'elle se faisait de lui autant qu'elle l'adorait. Syndrome de l'infirmière ? Tombée dans la manipulation du Loup ?

Elle était honteuse de quémander son aide. C'était accepter qu'elle n'était pas cette femme indépendante, la lady Bartels qui n'avait besoin d'aucun homme pour se faire respecter et se faire une place en société. La lady qui n'avait pas fui dans l'armée pour échapper au mariage. La lady qui s'était dressée contre son paternel, en témoigne sa cicatrice au visage, et qui avait repris sa vie en mains afin de décider elle-même de sa propre destinée. Balivernes... Tout ça, c'était des mensonges et Charlie lui avait bien fait comprendre qu'il l'avait décemment laissé vivre cette existence en pensant être libre alors qu'elle avait toujours été sous la coupe de quelqu'un. Maintenant, c'était lui qui décidait.
Et pour s'en sortir, elle devait encore une fois vendre sa vie. Encore une fois donner les rênes de son existence à un homme. Le Kristopher Moreau qui l'avait laissé partir en pleine nuit dans une forêt sombre se moquerait à plein poumon d'elle, misérable et faible femme.

Elle se détestait d'être tombée au point d'avoir besoin d'aide pour s'en sortir. D'avoir besoin d'un homme.
Cela avait toujours été son combat, de prouver qu'elle n'avait pas besoin d'un alter masculin dans sa vie.
La voici rampant en espérant qu'il daigne lui donner quelques miettes.

Rashieka ravala ses larmes dans une inspiration sèche. « Trouvez-le s'il vous plait. » répondit-elle la voix chancelante. « Passer par un autre interlocuteur serait dangereux. » Elle insista sans le savoir sur ce mot. Elle risquait des coups, elle risquait d'être enfermée. Elle risquait... elle ne savait pas ce que Charlie était capable de faire à présent, même s'il n'avait jamais levé la main sur elle encore. Ce n'était pas le cas de Tante Eva, qui prenait un malin plaisir à la rabaisser chaque jour et à lui rappeler que bientôt, elle devrait être douce en couche et docile pour recevoir la semence de son futur mari. Répugnant... « Pouvez-vous le trouver en personne, s'il vous plait ? » Si quelqu'un tombait sur la lettre avant le père de Kate... et encore, elle ne savait pas si lui-même en lisant la lettre se retournerait contre sa fille et contre Rashieka. Après tout, il était aussi invité au mariage, impliqué dans cette histoire. C'était trop risqué. Il fallait parler à Kris de vive voix. Du moins... S'il l'acceptait. Et si Kate acceptait.

Rashieka réfléchissait. Elle avait déjà tourné le problème dans tous les sens et il n'y avait pas million de solutions pour parer au problème d'un engagement... Le seul moyen de rendre son mariage avec Alexander Schuyler bancal, c'était qu'elle soit déjà fiancée à quelqu'un d'autre.
Elle se mordit la joue.

Jamais Kristopher n'accepterait de troquer sa propre vie contre celle de Rashieka.
Mais il fallait au moins essayer.
Se voyait-elle marier à lui ? C'était le moindre mal. Ils pourraient vivre chacun de leur côté. Ce n'était qu'une histoire de paperasse, après tout.

« Si vous ne souhaitez pas vous impliquer plus, aidez-moi au moins à organiser une entrevue avec lui. » Rashieka planta son regard dans celui de Katerina. Au point où elle en était, autant aller au bout de son idée.

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Dim 23 Oct - 12:41
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On ne l’aurait peut-être pas soupçonné au premier abord en voyant son air, autant le dire, souvent renfrogné depuis quelques temps, et pourtant, les faits étaient incontestables : Katerina Volkov était une personne bavarde. Quand elle commençait à parler, on ne l’arrêtait plus. Comme si elle avait besoin d’ouvrir les vannes ; à force qu’on l’intime au silence, perpétuellement. Parfois elle continuait à parler alors même que son instinct de survie aurait du lui signaler d’arrêter parce qu’elle s’enfonçait, parce qu’elle allait finir par s’attirer des ennuis ;  ou alors même que son interlocuteur finissait par être mal à l’aise,blessé, ou encore s’ennuyer profondément.  Déjà qu’elle n’avait aucune conscience que les autres personnes pouvaient avoir, en quelque sorte, une bulle dont il valait mieux ne pas s’approcher.. Et c’était bien ce qui se passait ici. Elle ne se rendait pas compte que par sa propre existence, l’agressive affirmation de son indépendance ( c’est beau les rêves), elle donnait l’impression de remuer le couteau dans la plaie de Rashieka Bartels. Elle, personne n’aurait l’idée de la marier à quoi que ce soit. Personne de sensé ne voudrait l’épouser. Nom ou pas.

“Je…ferai de mon mieux.” Elle ne pouvait pas promettre mieux. Elle n’avait pas beaucoup de connexions, mais elle ferait de son mieux. Si elle ne pouvait pas passer par l’intermédiaire de son père, il faudrait qu’elle fouille par elle-même, et...Qu’elle soit discrète, en s’échappant du QG du Bataillon. Elle ne savait pas non plus quelle histoire elle allait pouvoir inventer pour justifier sa recherche du cas Moreau..Mais elle trouverait bien. Peut-être une histoire de dette d’argent, ou elle ne savait pas..On verrait bien. L’important, c’était de sortir Rashieka de cette situation compliquée, et elle en faisait sa mission du moment.

“Je suis déjà trop impliquée, miss Bartels.” fit-elle avec humour, malgré la gravité du moment. “Et je ne suis pas femme à faire les choses à moitié. J’irais trouver ce Moreau, et je vous le ramènerai en le traînant par les oreilles s’il le faut.”  La promesse avait été faite ; elle ne reviendrait pas dessus, et elle ne dirait rien à personne, même sous la torture. Elle n’avait plus rien à perdre. Elle avait déjà perdu Immanuel et son escouade ; allait probablement perdre la vocation de sa vie ; allait certainement perdre son Major aussi ; alors elle n’avait plus aucune limite, plus aucun garde-fou. Le renard fou de Mitras allait faire encore des siennes, et le Mur Sina allait trembler. Pas question qu’elle laisse ce mariage injuste avoir lieu.

C’était cela aussi, offrir son cœur à l’humanité.

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Lun 14 Nov - 21:59

Elle ferait au mieux.

Les mots tombèrent un peu comme des briques dans la poitrine de la rousse. Rashieka sentit la terre de son royaume intérieur s'effondrer, un mal vide et douloureux qui creusait le corps à l'endroit du cœur. Les yeux verts s'abaissèrent vers le sol. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, elles se connaissaient à peine, et voilà qu'elle lui demandait d'aller courir un inconnu pour peut-être ne rien en tirer. Elle-même se serait retrouvée bien inconfortable et mal à l'aise dans la position de Katerina. Elle ne s'attendait déjà pas à ce qu'elle accepte alors, elle se contenterait d'un essai.
Seulement, elle avait terriblement peur d'échouer.

Si cela devait arriver, elle ne donnait pas cher du courage et de l'espoir qu'il lui restait. Tout s'effondrerait et elle avec. Elle se résignerait. Elle avait tant espéré déjà. Elle avait tant imaginé, chaque nuit, tous les jours, à chaque regard dérobé à une fenêtre. Elle avait tant rêvé que quelqu'un s'interpose, que quelqu'un vienne. Que Charlie recouvre la raison, qu'il lui demande pardon et qu'il lui dise que ce n'était qu'une vaste blague et que tout était faux. Elle avait rêvé de Milo, qui fracassait la porte dans son bel uniforme de soldat, et qui l'arrachait des bras de cette famille qu'elle haïssait. Elle avait rêvé d'une meilleure amie aux abonnés absents, qui escaladait le mur pour toquer à sa fenêtre et lui offrir le loisir de parler à une âme familière.
Elle avait rêvé d'apercevoir le Loup lors de ses rares déplacements, de croiser sa silhouette dans un coin de rue, de lui faire un signe.

Elle avait rêvé d'être sauvée, si longtemps, si longuement parfois, et si souvent.
Mais les jours passaient et rien de tout cela n'arrivait. La date fatidique approchait et elle ne pouvait qu'espérer plus fort. Elle espérait si fort que cela lui en était douloureux.
Elle ne savait pas si c'était sa situation qui lui faisait le plus de mal, ou de voir que les personnes qu'elle considérait proches d'elle ne levaient même pas le petit doigt pour la sortir de là. Petit à petit aussi, elle nourrissait quelques ressentiments. Injustes, oui sûrement, mais elle n'avait plus que ça pour ne pas sombrer totalement dans le désespoir et pour nourrir sa colère.

Katerina lui promit, enfin.
Rashieka planta ses yeux dans les siens, reconnaissante.

Un bras fort, ferme mais tendre à la fois pourtant, attrapa le sien et l'attira.
Charlie l'emmenait de nouveau vers l'intérieur et dans la fosse aux lions, en la réprimandant et en s'excusant auprès de Katerina.

Bamby lança un dernier regard à la rouquine, et lui offrit un léger sourire. Entre deux pas et mèches rouges rebelles, elle murmura un merci de ses lèvres encrées.

[Fini pour moi chou ]

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